SPIRIDON SPATHIS

(1852-1941)

 

L’ harmonisation du Chant Byzantine

dans l’ Église Orthodoxe Grecque de Paris[1]

 


 

PAGE D'ACCEUIL  

 

INTRODUCTION

LA VIE

L’ OEUVRE

CHOEURS BYZANTINS

LITURGIE DE St-JEAN CHRYSOSTOME

CONCLUSION

CATALOGUE-SACEM

BIBLIOGRAPHIE

PARTITION & SOURCES

 

INTRODUCTION

Il est connu que la musique byzantine est une musique ecclésiastique et donc, l’église est le seul lieu sacré où nous pouvons la chanter ou l’écouter. La tradition veut qu’elle soit purement monodique et vocale. Cependant, l’église grecque orthodoxe de Paris, Saint Stéphane (Etienne), à partir de son inauguration en 1895 et jusqu’à 1975, a vécu un fait unique. Pendant toutes ces années, on y chantait des chants byzantins harmonisés pour quatuor vocal mixte, d’après l’inspiration et les travaux exhaustifs de son premier maître de chapelle, le Dr. Spiridon (Spyro) Spathis.

Pour cette raison exactement, nous pensons que la présentation de la vie et surtout de l’oeuvre du Dr. Spathis serait très intéressante. Certainement, nous ne pouvons pas faire des analyses méticuleuses sur les différents problèmes qui se posent, comme par exemple, celui de l’harmonisation du chant byzantin qui reste ouvert jusqu’à présent. Il s’ensuit, qu’il ne s’agit pas d’une étude définitive, au contraire, elle permet plusieurs améliorations. Pour révéler et bien estimer l’oeuvre de Spyro Spathis, nous devons être au courant de la situation de l’époque.

Le 19e siècle est un siècle de grands changements. En Europe, nous vivons le siècle des lumières qui ouvrent des horizons neufs en révélant un nouveau monde, celui de la logique. C’est le temps du rationalisme. A la même époque en Grèce, il faut dire que la Grèce n’existait pas encore en tant qu’Etat ! En 1821, nous avons la grande révolution et ensuite, le temps de restitution du pays. Un roi s’impose de l’étranger et les grecs qui avaient étudié en Europe, possèdent maintenant des postes clés. Il s’ensuit donc, que l’air de changements souffle dans le nouveau pays, doucement mais sûrement !

 

Plus précisément, la culture musicale des grecs à l’époque n’est pas évidente. Il y avait une ambiguïté en ce qui concernait la lutte entre l’Occident et l’Orient ! D’une part, nous avions une minorité de privilégiés de la bourgeoisie, avec une éducation et orientation occidentale. D’autre part, nous avions la classe des paysans, des ouvriers et des petits-bourgeois qui étaient toujours fidèles au chant monodique, populaire ou byzantin, et trouvaient que les premiers devenaient les traîtres et les ennemis du pays. Par conséquent, les colonies grecques de l’étranger en combinaison avec la composition de la société Athénienne ont conduit la nouvelle sorte de musique liturgique grecque, celle de son harmonisation[2].

Retournons à Paris au 19e siècle. Le livre du centenaire de la cathédrale grecque[3] nous aide beaucoup à notre but. L’idée de la fondation d’une église orthodoxe grecque devait, depuis longtemps sans doute, faire son chemin. Il était évident qu’une telle église constituerait le centre vivant d’élément grec à Paris. Cela correspondait parfaitement à l’esprit du fondateur de l’église Saint Stéphane, D.S. Schillizzi. Nous pouvons lire dans le narthex (entrée) de l’église :

L’AN M DCCC XC                                                       DANS LA PENSÉE DU

SA MAJESTÉ GEORGES                                            DONATEUR CE TEMPLE

ÉTANT ROI DE GRÈCE                               EST DESTINÉ A GROUPER

MONSIEUR SADI CARNOT                                     SES COMPATRIOTES SUR

ÉTANT PRÉSIDENT DE LA                                      LA TERRE FRANCAISE

RÉPUBLIQUE FRANCAISE

CET ÉDIFICE A ÉTÉ                                                    VAUDREMER ARCHITECTE

ÉRIGÉ PAR DÉMETRIUS                                           GUILLOTIN CONSTRUCTEUR

STEFANOVICH SCHILLIZZI                                   LAMEIRE ARTISTE PEINTRE

                                                                                                                                               

                       

Démetrius Stefanovich Schilizzi avait coutume de suivre, comme tous les membres de la colonie grecque, puisqu’il n’y avait pas une église grecque, les offices de l’église russe, Saint Alexandre de la rue Daru. Finalement, Démetrius Schilizzi a eu l’inspiration d’édifier de ses propres deniers une magnifique église grecque à Paris. De plus, il déclara qu’il prenait à sa charge la totalité des frais pour la construction d’une église et d’un presbytère. Ainsi, le 22 décembre 1895, la consécration de l’église de Saint Stéphane a eu lieu avec magnificence, sur le terrain rue Georges Bizet qui a été achetée par Schilizzi, situé dans le 16ème arrondissement. Plus tard, en 1898 et 1899, et selon le désir du fondateur de l’église, son frère, Paul Stefanovich Schilizzi passa les actes notariés nécessaires pour faire don de l’ensemble de l’édifice à l’Etat Grec.

Les jours des préparations pour l’inauguration de l’église, une question délicate se posa : la question musicale ! Nous citons :

« Qui pourrait monter des Choeurs dans la vraie tradition du pays grec ? Un seul homme dans toute la Grèce connaissait parfaitement les merveilleux thèmes byzantins qu’il harmonisa d’ailleurs admirablement d’une manière moderne, en laissant ressortir toute la pureté de la ligne mélodique byzantine. C’était le Dr. Spiridon Spathis, médecin, professeur agrégé à la faculté de médecine d’Athènes et aussi professeur de musique distingué »[4].

Le Roi Georges 1er de Grèce, qui se trouvait à Paris lors de l’inauguration officielle de l’église grecque orthodoxe, fit convier télégraphiquement le Dr. Spyro Spathis, pour qu’il vienne former un choeur à l’occasion de cette manifestation.

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LA VIE DE SPIRIDON (SPYRO) SPATHIS

Spiridon (Spyro) Spathis est né à Nauplie, d’origine des îles Ioniennes (il venait de Céphalonie), le 24 mars 1852, fils d’Athanase Spathis (né à Céphalonie) et de Paraskévi Politi (née à Tripoli). Il est mort à Paris le 23 janvier 1941. Athanase Spathis était le directeur musical de la Cour et de la formation musicale de la Marine Royale. Spathis, à l’âge même de neuf ans, accompagnait le prêtre de sa paroisse, comme chantre, dans ses tournés aux différents villages. Il avait d’ailleurs une voix magnifique. Plus tard, Spathis est devenu membre de la première chorale historique ecclésiastique (fondée en 1872) de la paroisse royale de Saint George[5]. L’année 1872 donc, est une année très importante dans l’histoire des chorales ecclésiastiques grecques.

Le rôle de la reine Olga était déterminant. Habituée à la musique polyphonique des églises russes, la reine décida de transporter les mêmes coutumes en Grèce. Pour cela, elle invita de la Russie le chef de choeur d’église Sainte Trinité d’Odessa, Alexandros Katakouzinos[6].

 

Katakouzinos présenta dans peu du temps la liturgie de Haviara[7], arrangée par lui-même (pour une voix enfantine et trois d’hommes) et plus tard, il présenta une autre, composée entièrement par lui, conformément aux modèles russes[8]. Cette musique a été aimée par le public Athénien, car à l’époque toute musique qui venait de l’étranger était la bienvenue[9].

Spyro Spathis est devenu l’assistant du chef de cette chorale ecclésiastique de la paroisse royale de Saint George. Plus tard, Spathis remplaça Katakouzinos après la mort de ce dernier. En même temps, il faisait ses études médicales à Athènes. Après avoir obtenu sa maîtrise et ayant gagné une bourse allouée par la reine Olga de Grèce, il continua à Vienne où il perfectionna ses études médicales et compléta ses études musicales. Il s’est spécialisé en chirurgie et après son retour à Athènes, il a travaillé en tant que tel. Plus tard, il devint professeur agrégé de l’Université d’Athènes. Mais son amour pour la musique était tellement forte qu’il ne l’abandonna jamais. Un contrat du 8 octobre 1874 existe encore aujourd’hui, où il est certifié qu’il était ténor 1 de la chorale du Théâtre Français d’Athènes, sous la direction de A. Lavern[10].

Spathis harmonisa la liturgie de Saint Chrysostome qui était chantée d’ailleurs à la Cour. Il s’agit, comme nous verrons plus tard, de la première version qui était destinée aux voix exclusivement masculines. L’église orthodoxe de Marseille acheta en 1936 cette liturgie pour la somme de 10.000 FF[11].

Le 24 janvier 1882, Spyro Spathis se maria avec la nièce de M. Schliemann, Hélène Geladaki (1859 ? - 1906), avec laquelle il a eu un fils[12] : Théodore Spathis (1883 - 1943), violoniste très réputé en France et en Grèce. Ici, nous devons mentionner que Théodore Spathis, après être rentré en Grèce vers 1937, fut le maître de chapelle de l’église de Saint George Kharitsi, exécutant toujours la liturgie de son père pour des voix masculines.

Spyro Spathis fut le premier président de « l’Association Philharmonique d’Athènes », qui a été fondée en 1885 et qui jusqu’à 1896, l’année des 1er Jeux Olympiques, avait développé une action fort importante. En même temps, il dirigeait la chorale ecclésiastique de l’église Chrisospileotissas à Athènes, où l’on pouvait écouter son harmonisation de la liturgie de Saint Jean Chrysostome pour choeur masculin.

Spathis quitta Athènes seulement en 1895, quand on lui demanda d’inaugurer avec ses Choeurs la nouvelle église grecque, Saint Stéphane. Par conséquent, juste avant son départ, il confia la direction de sa chorale de l’église Chrisospileotissas à son collègue distingué, Dionysios LAVRANGAS[13].

« Quand il (S. Spathis) est venu à Paris, il a fait la connaissance de tous les grands musiciens et il s’est rendu compte que la France était le berceau de la musique », nous confie Mme Petersen. Ainsi, il s’installa définitivement à Paris et s’adonna complètement jusqu’à sa mort à son oeuvre, qui n’était autre que l’harmonisation du chant byzantin, qui fut chanté d’ailleurs pour plus de 70 ans à l’église de Saint Stéphane.

Pourtant, le Dr Spathis n’avait pas abandonné son amour pour la médecine ! Il fréquentait journellement les plus importants hôpitaux, connaissant tous les grands noms de la chirurgie. Il lisait passionnément tous les journaux médicaux et était au courant des progrès effectués. D’autre part, il allait de temps en temps en Grèce, car il adorait la politique. Finalement, il menait une double, même triple vie : il était partagé entre la musique, la médecine et la politique.

Après la mort de sa première épouse, due à une crise cardiaque à Paris, Spathis fut la connaissance de Fanny Sevastos (23 novembre 1881 - 14 février 1962), avec laquelle il se maria le 10 novembre 1908. Le seul enfant de ce mariage est Mme Hélène Spathis Petersen, laquelle nous remercions infiniment de tout coeur pour tous les informations et les matériaux qu’elle nous a communiqués, sans lesquels ce travail ne pourrait jamais exister.

Spathi-Papadopoulou

Hélène-Cléopâtra Spathis-Petersen & Hélène Papadopoulou, Paris 1997

Une des premières préoccupations du Dr. Spathis était d’initier sa femme à son oeuvre et son travail comme maître de chapelle de l’église grecque. De cette façon, Mme Fanny Spathis, après la mort de son époux en 1941, pris la direction de ces Choeurs Byzantins, prolongeant et magnifiant l’oeuvre de son mari avec une autorité, une intelligence et un goût des plus remarquables[14], sans jamais changer leur nom. De plus, en 1952 et sous sa direction toujours, nous avions l’enregistrement des quatre chants par les Choeurs Byzantins, chantés dans l’église grecque orthodoxe. Il s’agit de deux disques enregistrés par le firme PATHE-MARCONI :

1.   Tou dhipnou sou tou mystikou (La Cène Mystique),

2.   Epitafios Thrinos (Lamentations),

3.   Megalinon Psychi mou (Le Chant de l’Epiphanie) et

4.   Christos Anesti (Christ est ressuscité).

Ce sont des hymnes de la liturgie orthodoxe, harmonisés par le Dr Spyro Spathis.

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L’OEUVRE DE SPIRIDON (SPYRO) SPATHIS

Spyro Spathis n’était pas un compositeur au sens propre du terme, mais il a fait une chose plus intéressante et surtout originale pour le genre musical qu’il avait choisi. Il a harmonisé des chants byzantins. Premièrement, il avait fait une harmonisation pour choeur pour voix d’hommes. La composition de ce choeur est la suivante : barytons 1, barytons 2, ténors et basses. Cette musique était chantée essentiellement à Athènes. En France, les voix féminines étant admises dans l’église[15], Spathis a harmonisé la liturgie byzantine pour quatuor vocal mixte, chantée dans l’église de Saint Stéphane, presque dès le début de sa nouvelle vie à Paris. En effet, il s’agit de la première version de la liturgie, adaptée tout simplement pour une chorale mixte.

L’oeuvre monumentale du Dr. Spathis est essentiellement liturgique et unique, car elle comporte intégralement tous les chants byzantins exécutés durant l’année : la musique de la liturgie des Dimanches, des fêtes, de Pâques, des mariages, des enterrements etc. Quant au nombre des chants harmonisés, selon l’Evêque de Reggio Meletios[16], nous avons 80 chants byzantins harmonisés ! Mais, d’après nos recherches, nous certifions qu’il s’agit de beaucoup plus.

Le Dr. Spathis assez souvent, prenait même des mélodies de la liturgie russe afin de les harmoniser pour les besoins de la liturgie dans l’église grecque, comme par exemple le « chérouvikon » de Vortianski. Le seul morceau entièrement de sa composition est l’hymne dédié à la famille royale de Grèce (Polychronion), chanté tous les Dimanches à la fin de la messe. Toute sa musique se trouve actuellement dans les mains de sa fille qui possède même les feuilles exceptionnelles qui changent chaque Dimanche[17].

Malheureusement, l’oeuvre de Spathis n’est pas encore éditée. Mais, elle a été jugée en France d’une grande valeur artistique par la Société des Auteurs et Compositeurs Française (SACEM), qui a admis à titre posthume, fait tout à fait exceptionnel, le Dr. Spyro Spathis parmi ses membres. La seule harmonisation qui est imprimée est celle de la liturgie de Saint Chrysostome, en 1963[18]. Il s’agit de la liturgie du Dimanche, la deuxième version pour quatuor vocal mixte, mais, sans porter les feuilles exceptionnelles qui changent chaque semaine.

Cependant, beaucoup de ses compositions furent écoutées non seulement à Athènes et Paris, mais aussi à Marseille, sous la direction de son fils, Théodore Spathis. 

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CHOEURS BYZANTINS DE L’EGLISE GRECQUE

Le choeur, qui était connu sous le nom Choeurs Byzantins de l’église grecque dès le début de son existence, était un choeur de premier ordre. Le Dr. Spathis ne voulait guère d’amateurs. Il choisissait les meilleures voix puisqu’on chantait toujours a capella. En particulier, il prenait des chanteurs des choeurs de l’opéra. Parfois, il utilisait des basses russes de l’église russe de la rue Daru, les russes ayant des voix magnifiques et très profondes. Pour cette raison, le liturgie commençait précisément à 10h 45. Ainsi, les chanteurs dont la plupart étaient aussi choristes dans d’autres églises à Paris, étaient à l’heure. Le choeur s’est composé de quinze à seize chanteurs environ.

Un autre fait qui est étonnant est que le choeur ne faisait aucune répétition, en revanche, il déchiffrait perpétuellement. La question est pourquoi on ne faisait que de déchiffrage ? « C’était une question financière », nous répond Mme Petersen.

On chantait toujours en grec. Certainement pour les chanteurs qui étaient essentiellement français, il était impossible de lire en grec. C’est pourquoi nous voyons dans la partition de la  liturgie, entre les deux portées de chaque système, trois lignes du texte : en premier ligne, il y a le texte grec; en deuxième ligne, il y a les équivalents phonétiques en français du texte grec et finalement en troisième, nous avons les équivalents phonétiques en anglais.

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HYMNES POUR L’OFFICE DIVIN DE SAINT JEAN CHRYSOSTOME

Le titre de la liturgie[19], se donne principalement en grec et ensuite, en français et en anglais. Dans les trois premières pages, une introduction se faite par l’Evêque de Reggio Meletios sur Spiridon Spathis et son oeuvre, donnée également en trois langues. Il suit le texte musical. L’écriture est pour quatuor vocal mixte (soprano, alto, ténor et basse), tandis que pour le texte, des caractères grecs et latins sont utilisés, comme nous l’avons marqué précédemment.

En dehors du texte et de la musique, dans les partitions, qui étaient écrites d’ailleurs par le Dr. Spathis lui-même, sont également écrites les paroles du prêtre juste avant le chant. De plus, il y a des précisions qui concernent le tempo de chaque hymne. Ainsi, nous voyons dans la partition Andante, Moderato Mosso, Maestoso, Lento etc. Pour les grandes valeurs, Spathis utilisait très souvent le point d’orgue, comme équivalent des signes respectifs de la notation byzantine. Des nuances sont aussi marquées : p, cresc., mf, diminuendo, pp etc.[20] Avec tous ces moyens, le Dr. Spathis aidait ses chanteurs à leur déchiffrage pour une meilleure exécution, chose qui n’empêchait du tout de suivre ses gestes !

Pour certains hymnes, Spathis employait la technique selon laquelle la mélodie est partagée dans des voix différentes[21], faisant le chant beaucoup plus intéressant pour ceux qui écoutent et également, pour ceux qui chantent. Ailleurs, nous avons la mélodie qui se distingue, tandis que les autres voix gardent une espèce de ison[22] . De cette façon, Spathis a laissé derrière lui une harmonisation qui se contentait dans le simple emploi des quatre voix.

Avant la fin de cette présentation, nous voudrions terminer avec quelques critiques de l’époque sur l’oeuvre du Dr. Spathis :

·     Une des premières critiques sur l’oeuvre de Spyro Spathis est signé par un certain R.D. La source reste inconnue, mais il est sur qu’il s’agit d’une critique entre 18 mai 1908 et 10 octobre 1908.

         «...Ce fut un chant, d’abord très doux, une mélodie au rythme grave, traduisant à merveille les aspirations de l’âme orientale sous une forme si caractéristique, si délicieusement exotique qu’une émotion profonde, inoubliable, s’empara de tous les assistants. Puis les voix s’enflèrent, emplirent les voûtes de sonorités puissantes. Le chant s’élargit, sembla plus grandiose et plus touchant...L’impression de beauté parfaite, d’une note d’art nouvelle, était si profonde et si unanime, que de nombreux assistants - dont j’étais - ont voulu savoir quel habille maître de chapelle, quel artiste raffiné avait su grouper d’aussi merveilleuses voix et composer des choeurs aussi parfaits traduisant avec une telle maîtrise l’incomparable grandeur de ces chants liturgiques...Le docteur Spathi est, en musique, un savant. Avec une patience et un art consommés, il a reconstitué les chants liturgiques byzantins, les a transcrits en musique moderne, tout en leur conservant leur caractère spécial, leur originalité foncière. Il a parfaitement stylé les chanteurs hommes et femmes, découverts par lui. Il a composé les choeurs et a su faire, de chacun de ses collaborateurs, un artiste personnel et délicat...Avec la seule aide d’un diapason, il fait chanter, en quatre parties, cette musique d’une si étrange hardiesse symphonique, empreinte d’une telle ferveur religieuse, quoique si vraiment humaine, sans une défaillance, sans la plus infime imperfection...».

·     Le Petit Parisien, 26 avril 1943, Article d’Adolphe Borchard :

«..A l’église orthodoxe de la rue Bizet avait lieu une audition musicale unique dans l’année, d’un intérêt particulier. L’orgue étant exclu de la cérémonie, tous les chants, ici, sont a cappella. Millénaires chants byzantins, chantés aujourd’hui encore dans l’idiome grec original, et dont le maître de chapelle, Mme Spathis, veille jalousement à conserver l’immuable tradition...».

·     L’Echo de la France, 6/7 mai 1944, voir La Musique, article par Emile Vuillermoz  :

«...Et surtout, on peut y admirer des exécutions chorales a capella de la plus rare qualité...le docteur Spathis a pris le parti de sertir ces joyaux, d’encadrer ces icônes sonores dans l’orfèvrerie, les ornements, les émaux et les ciselures de la mesure, de l’harmonie et de la polyphonie modernes. Les musicologues trouveront l’initiative hardie, mais les musiciens l’approuveront volontiers...Ce travail d’adaptation et de traduction de monodies si étrangères aux habitudes d’oreille d’un Occidental a été, en effet, exécuté avec un tact et un goût parfait. Les intervalles de ces chants sacrés et leurs courbes mélodiques conservent toute leur noblesse et toute leur puissance d’émotion. Le somptueux vêtement sous lequel ils se présentent à nous ne fait qu’accroître leur majesté...Le docteur Spyro-Spathis a allumé ici une flamme sur laquelle il convient de veiller jalousement ».

·     Pour une autre critique dans la Nouvel Alsacien de Strasbourg, la date et le nom de celui qui écrit l’article restent introuvables. La seule chose connue est qu’il était publié après la diffusion des disques des Choeurs Byzantins à la Radio Suisse :

« ...La chorale Byzantine de Mme Fanny Spathis nous a révélé des échantillons excellents des chants liturgiques byzantins. Quelqu’un reste stupéfié de la qualité de son oeuvre... »[23].

·     Journal de Musique Français, 1er année, No 8, 10 avril 1952 : article sur les disques qui venaient de circuler actuellement. La parole pour les Choeurs Byzantins, écrit par L’Aiguilleur (E. Vuillermoz).

        

         «...On sera frappé du réalisme de ces exécutions auxquelles se mêlent les voix des fidèles et celle de l’archimandrite. Les choristes, eux-mêmes, ont des organes dénués de toute coquetterie vocale et chantent avec une simplicité et une familiarité d’une humilité toute chrétienne ».

Dans nos archives également, nous avons deux lettres qui datent de 1978. La première (13 novembre 1978) est écrite par M. Guy Erismann, chef du service de production de France - Culture - Musique et s’adresse à Mgr Meletios, Archevêque d’Eglise à l’époque. Il s’agit d’une invitation pour une émission consacrée à la musique byzantine, dans le Cycle de Musique Sacrée Orientale, enregistrée par les Choeurs Byzantins dans l’église grecque. La deuxième lettre (18 décembre 1978) est une confirmation de la première par Mme S. Kurkdjian de la Radio France. Le concert a eu finalement lieu le 21 décembre 1978.

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CONCLUSION

L’harmonisation du chant byzantin est apparue comme phénomène musical vers la moitié du 19e siècle. La musique de Haviara domina en Autriche, en Allemagne et en Roumanie, tandis qu’à Londres, nous avions la musique de Labelet[24] et à Paris, la musique de Spathis. Finalement, à Athènes la musique de Katakouzinos a été imposée, malgré les difficultés. De cette façon, la musique monodique a été limitée seulement aux parties avant la liturgie, étant exclues pendant les grandes fêtes ou les autres cérémonies[25] .

Cependant, il y a deux questions importantes à poser :

1.   Etant donné que la tradition sacrée de l’église orthodoxe veut la musique byzantine purement monodique, est-ce qu’il est possible d’accepter l’harmonisation dans son bercail ?

2.   Quelles étaient les motivations profondes de Spyro Spathis et d’autres musiciens respectives pour un tel travail ?

« L’harmonisation est une musique purement byzantine », nous répond Mme Spathis-Petersen quand elle confronte notre première question. « Ce n’est pas une musique arrangée, mais harmonisée », continue-t-elle, « qui veut dire, que la mélodie principale du chant reste intacte, tandis qu’en même temps, on ajoute trois voix pour l’harmonisation. Spathis d’ailleurs était tout à fait contre l’arrangement ! Pour lui, le chant byzantin était sacré, il lui avait consacré sa vie entière. Il s’agissait d’un travail énorme...Il recueillait toutes ces hymnes, car ils étaient beaux. Il avait peur qu’ils soient perdus ! De cette façon, il les apprenait par coeur, puisqu’il avait une oreille excellente, il les a écrits en les transportant à la notation européenne et ensuite, il en a fait l’harmonisation. Pourquoi ? Parce qu’il trouvait que ces hymnes, sous leur forme d’avant, étaient très monotones. Donc, il voulait changer ; il ne voulait pas rester dans cette monotonie, par contre, il voulait la mettre en valeur et donc, il la brisa, d’une part avec ses harmonisations, et d’autre part, en faisant entrer dans l’église grecque des hymnes recueillis par d’autres traditions ».

Spathis avec son oeuvre toucha le problème actuel de l’époque, dit « problème ecclésiastique ». Pour cette raison, sa vie et son oeuvre furent un sujet extrêmement intéressant à aborder. Avec ses harmonisations, Spathis est devenu l’un de ceux qui soutenaient et luttaient passionnément pour « l’évolution » de la mélodie byzantine, autrement dit, son harmonisation, jouant un rôle déterminant.

La partie conservatrice, donc la partie qui restait toujours fidèle au chant byzantin monodique, était représentée par Constantin Psachos[26] et son cercle à Athènes. Pour eux, le danger se trouvait dans les transcriptions pour quatuor des hymnes ecclésiastiques que presque toutes les églises grecques de l’Europe Occidentale acceptaient, et le fait qu’aucune autorité ecclésiastique ne faisait rien contre la nouvelle mode, qui a commencé en 1844 (avec l’oeuvre des Haviara - Randhartinger : Hymnes de la liturgie divine et sacrée, publiée à Vienne)[27].

Pour confronter une telle situation, les représentants de la partie conservatrice ont décidé de construire des instruments qui renforceraient leurs positions pour la musique byzantine monodique. Ainsi, nous avions le Ioakimio Psaltirio (fait en 1822 à Constantinople) et le Evio Panarmonio (fait en 1924 par C. Psachos à Athènes)[28] .

Dans la partie opposée à Psachos se trouvait S. Stamatiadis, dit Eliseos Giannidis[29]. Stamatiadis explique en premier lieu[30], pourquoi une telle harmonisation est possible, se référant aux intervalles de la musique byzantine et ceux de la musique européenne respectivement. Après avoir donné toutes les explications nécessaires, il continue avec l’harmonisation, qui n’est pas une invention, mais, une découverte d’une série des lois physiques, voire psychologiques. Ainsi, il entend la sensation psychologique qui accompagne chaque note, chaque phrase. Il s’ensuit, dit-il, qu’il est indispensable d’harmoniser respectivement, c’est à dire de trouver la sensation qui est cachée dans une certaine mélodie et ensuite, de la traduire en accords. Une telle harmonisation Stamatiadis l’appelle : interprétation de la mélodie. L’argument final contre ceux qui voulaient la monodie comme facteur déterminant de l’héritage byzantin, est le suivant : « nous ne demandons pas l’européanisation de la musique byzantine, mais son évolution naturelle »[31]. Les gens qui croyaient et défendaient ce nouveau genre, l’appelaient : musique harmonisée Byzantiaque ou Hellénique[32].

A l’exception des colonies grecques en Europe, il faut citer les églises orthodoxes de la Bulgarie, de la Russie et de l’Arménie, où l’harmonisation du chant était un fait, tandis qu’il y avait en même temps, l’opinion contraire (les vieux croyants, old believers, en Russie ou le compositeur Komitas Wartapet en Arménie)[33].

Quant aux musiciens ou musicologues étrangers qui s’occupèrent de la musique byzantine, les noms de Egon Wellesz et de H.J.W. Tillyard sont très connus plutôt pour la question de l’origine de cette musique. Pour l’harmonisation, nous avons Bourgault-Ducoudray qui fut partie pour elle et les russes : O. Allemanov et A. Zvierev. Contre l’harmonisation se plaça l’allemand J. Enning, mais plutôt pour des raisons esthétiques que techniques[34] !

Aujourd’hui, la situation en Grèce n’est pas la même que de l’époque en question. L’église orthodoxe accepte la musique polyphonique ou au moins, il y a une tolérance sur ce point-là. Actuellement, dans la plupart des églises grecques nous pouvons entendre après la liturgie traditionnelle, au sens propre du terme, une deuxième liturgie, chantée par une chorale des voix mixtes. Les grecs modernes donc, peuvent choisir la liturgie à laquelle ils vont assister, car il serait peut-être exagéré de croire qu’il y a un seul chemin qui conduit à la Vérité.

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CATALOGUE D’OEUVRES DEPOSEES A LA SACEM DE SPIRIDON SPATHIS

Dans la présente, nous allons essayer à donner un catalogue des oeuvres de Spiridon (Spyro) Spathis. Pour ce catalogue, il était indispensable de consulter la Société des Auteurs et Compositeurs Française (SACEM), en dehors les archives de Mme Petersen, puisque notre musicien fut admis à titre posthume le 3 avril de 1944. Les hymnes qu’on peut trouver déclarés dans le dossier de Spathis Spiridon Spyro sont les suivants, bien que Mme Petersen nous vérifia qu’elle n’y déclara pas toute son oeuvre. Nous devons un grand merci au responsable de la documentation générale et de la répartition, M. Jean-Michel RETAILLEAU, qui avec gentillesse nous a donné toute information concernante le Dr. Spyro Spathis.

Le catalogue avec l’ordre de déclaration, est le suivant :

1.   Allilouïa No 15,

2.   Amin ayios o theos No 14,

3.   Amin i to onoma kyriou No 53,

4.   Amin sosson imas No 7 et 7bis,

5.   Amin tes presvies No 4,

6.   Axion estin No 34,

7.   Ayios, ayios, kyrios savaoth No 30,

8.   Chants liturgiques du mode Plagel 1er, 10 minutes - 12 parts 2/12.

9.   Cherouvikon ita cherouvim No 18,

10.Christos Anesti voir Messe de Paques,

11.Doxassi Kyrie No 17,

12.Eleon irinis No 26,

13.Enite No 47,

14.Epitafios thrinos,

15.Hymne à Ste Sophie. Kyrie sosson, 1´ 5 minute - 3 parts 2/12.

16.Hymnes pour l’office divin de St Jean Chrysostome (Patera imon, Eleon irinis, ayios, ayios kyrios savaoth, se ymnoumen, axion estin, is ayios, enite, idhomen to fos, amin i to onoma Kyriou, Polychronion, Kyrie eleisson, Os ton vassilea, Cherouvikon ita cherouvim, Doxassi Kyrie, Allilouïa, Amin, ayios o theos, Amin, sosson imas, Amin, tes presvies), pour choeur d’hommes, 35 minutes, 48 parts 2/12. Il y a également pour choeurs mixtes : 35 minutes - 48 parts 2/12.

17.Idhomen to fos No 48,

18.Is ayios No 46,

19.Kyrie eleisson No 20, 20bis, 39,

20.Liturgie St Bazile, pour choeur mixte, 10minutes - 12 parts 2/12.

21.Mégalinon psyché mou, 3´ 5 minutes - 6 parts 2/12.

22.Messe de mariage, 10 minutes - 12 parts 2/12.

23.Messe de Pâques - christos anesti, 10 minutes, 12 parts 2/12.

24.Messe des morts, 10 minutes - 12 parts 2/12.

25.Messe du Samedi Saint (matin) et Siyissato, 10 minutes - 12 parts 2/12 et 5 minutes - 6 parts 2/12.

26.Messe du Jeudi Saint (soir), Simeron Kremate epi xylou, 15 minutes - 24 parts 2/12 et 4 minutes - 6 parts 2/12.

27.Messe du Vendredi Saint (matin), 10 minutes - 12 parts 2/12.

28.Messe du Vendredi Saint (soir) avec TE DEUM (La Grande Doxologie). Epitafios Thrinos (Thrènes, Lamentations), 35 minutes le tout - 48 ou 18 ? parts 2/12 ; Te Deum seul : 5 minutes - 6 parts.

29.Os ton Vassilea No 19,

30.Patera ion No 25,

31.Polychronion, 2 minutes - 3 parts 2/12.

32.Requiem, 5 minutes - 6 parts 2/12.

33.Se ymnoumen No 33,

34.Simeron krématé epixylou,

35.Siyissato,

36.Te Deum,

37.Tou dipnou ssou tou mystikou, 4´ 5 minutes - 6 parts 2/12.

38.Ty ypermacho, 2 minutes - 3 parts 2/12.

Les informations complémentaires appartiennent aux notes que Mme Petersen a gardées après la déclaration faite auprès la SACEM.

Les numéros : 1- 7, 9, 11-13, 16-19, 29-31, 33 sont parties de la liturgie de St Jean Chrysostome.

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BIBLIOGRAPHIE

1.   ANOYANAKIS Fivos : I moussiki stin neoteri Ellada [La musique en Grèce moderne] dans K. Nef : Histoire de la Musique, Athènes, 1985.

2.   ANTONELLIS Panagiotis, I Vizantini Ekklisiastiki Moussiki [La Musique Ecclésiastique Byzantine], Athènes, 1956.

3.   BOUGATSOS Ioannis, E apopsis tou Konstantinou Ikonomou tou ex ikonomon peri tis tetrafonias kai tou lesviou sistimatos [Les opinions de Constantinos Ikonomou des Ikonomon auprès la tétraphonie et le système lesbien], Athènes, 1993.

4.   FILOPOULOS Ioannis, Isagogi stin Elliniki Poliphoniki Ekklissiastiki Moussiki [Introduction à la Musique Polyphonique Ecclésiastique Hellénique], Athènes, 1990.

5.   FILOPOULOS Ioannis, I Moussikes Scholes tis Ellinikis Poliphonikis Ekklisiastilis moussikis ke to sinthetiko ergo tou Platona Rouga [Les écoles musicales de la musique ecclésiastique polyphonique hellénique et l’oeuvre de Platon Rouga], Athènes, 1990.

6.   FILOPOULOS Ioannis, Rossikes epidrasis stin elliniki poliphoniki ekklisiastiki moussiki [Les influences russes à la musique ecclésiastique polyphonique hellénique], Athènes, 1993.

7.   FILOPOULOS Ioannis, Spoudi sti moussiki bibliographia tis ellinikis poliphonikis eklissiastikis moussikis [Etude sur la bibliographie musicale de la musique ecclésiastique polyphonique grecque], Athènes, 1996.

8.   GIANNIDIS Elisaios, I Vizantini Moussiki ke i Enarmonisi tis [La Musique Byzantine et son Harmonisation], Athènes, 1921. 

9.   GEORGIADIS Triantaphillos, I kath’imas ekklisiastiki moussiki [Notre musique ecclésiastique], dans le journal Moussikos Kosmos [Le Monde Musical], octobre 1929.

10.LEOTSAKOS George, Spiridon Spathis, Dictionnaire des compositeurs grecs, Athènes, 1985, p. 353.

11.Livre du centenaire de la cathédrale orthodoxe grecque Saint Stéphane de Paris, Paris, 1995.

12.MONTSENIGOS Spyros, Neoelliniki moussiki [La Musique Néohellénique], Athènes, 1958.

13.PAPADIMITRIOU Constantinos, To moussikon zitima en ti ekklisia tis Ellados [Le problème musical dans l’église de la Grèce], Athènes, 1921.

14.PSACHOS Constantinos, I Elliniki moussiki [La musique hellénique], dans Moussikologia 7-8/1989, pp. 147-151.

15.PSARIANOS Dionisios, Simvoli is to zitima tis ellinikis ekklisiastikis i vizantinis moussikis [Contribution au problème de la musique ecclésiastique hellénique ou de la musique byzantine], Athènes, 1957.

16.ROMANOU Keti, Ellinika Pliktrofora Organa [Les Instruments avec touches Helléniques], dans Moussikologia 7-8/1989, pp. 27-47.

17.STAMATIADIS S., I Enarmonisis tis Vizantinis Moussikis [L’harmonisation de la Musique Byzantine], dans Ekklisiastiki Alithia [La Vérité Ecclésiastique], Vol. 30, Nos 46 et 50, Vol. 31 Nos 1 et 2, Constantinople, 1910-1911.

18.VASSILIADIS Nicolaos, I Vizantini ekklisiastiki moussiki [La Musique byzantine ecclésiastique], Athènes, 1940.

19.VERGOTIS George, Xenes Epidrasis sti Litourgiki Moussiki apo to 1830-1960 sto Elliniko Kratos [Les Influences Etrangères à la Musique Liturgique à partir de 1830-1960 au pays grec], Thessaloniki, 1987.

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PARTITION

SPATHIS S. A. , Hymnes pour l’office divin de Saint Jean Chrysostome, Paris, 1963.

SOURCES

Certainement, pour la plupart des informations notre source était Mme Petersen Spathis, tandis pour le catalogue d’oeuvres, nous avons consulté les archives de la Société des Auteurs et Compositeurs Française (SACEM). Finalement, nous avons écouté les deux disques qui contiennent les quatre hymnes, chantés par les Choeurs Byzantins et enregistrés par le firme Pathé - Marconi en 1952.

 

 

 Hélène Papadopoulou

Paris 1995 – Salonique 2007

 

Spiridon Spathis - Page d’ acceuil

Métropole Grecque Orthodoxe de France – Hélène Papadopoulou

L’ EDITION DE L’ OEUVRE DE SPYRIDON SPATHIS – UNE EDITION EN SUSPENS

 



[1] Il s’agit d’une présentation faite à l’UFR de Musique et Musicologie à Paris IV (Sorbonne) en 1995 (peu arrangée pour l’internet).

[2]  VERGIOTIS George, Xenes Epidrasis sti Litourgiki Moussiki apo to 1830-1960 sto Elliniko Kratos [Des Influences Etrangères à la Musique Liturgique dès 1830-1960 dans le Territoire Grec], Thessaloniki, 1987, p. 11.

[3] Livre du centenaire de la cathédrale orthodoxe grecque Saint Stéphane de Paris, Paris, 1995.

[4] Extrait des critiques (probablement par E. Vuillermoz), gardées par Mme Hélène Spathis-Petersen (la fille de S. Spathis), après la mort de Spyro Spathis.

[5] MONTSENIGOS Spyros, Neoelliniki Moussiki [La Musique Néohellene], Athènes, 1958, p. 252.

[6] KATAKOUZINOS Alexandros (Tergeste 1824 - Athènes 1892) étudia à Athènes et ensuite, à Paris et Vienne. Il fit connaître la musique liturgique pour quatre voix aux grecs de Vienne, où il dirigea pour 17 ans le choeur de l’église. Il a vécu à l’Odessa de la Russie pour 9 ans (1861-1870), où il fit la même chose. Il était le premier inspirateur de la musique ecclésiastique chorale dans la capitale grecque. Il s’agissait de la musique qu’il dirigeait à l’église de Sainte Trinité à l’Odessa et que ensuite, en 1836, transporta à la chapelle royale d’Athènes.

[7] HAVIARAS HATZINIKOLAOU Ioannis. Il était le premier chantre à l’église de Sainte Trinité à Vienne depuis 1844. La première essai d’harmonisation du chant byzantin fut par lui ; il s’agissait de sa liturgie (qui était aussi travaillée par le sous-directeur du palais à Vienne, B. Randhartinger). Cette liturgie était écrite pour une voix enfantine (Soprano) et trois d’hommes (Ténor 1, 2 et Basse). 

[8] FILOPOULOS Giannis, Elliniki Poliphoniki Ekklisiastiki Moussiki [La Musique Ecclésiastique Polyphonique Grecque], Athènes, Ed. Nepheli, 1990, p. 94.

[9] VASSILIADIS Nicolaos, I Vizantini Ekklissiastiki Moussiki [La Musique Byzantine Ecclésiastique], Athènes, 1940, p. 5.

[10] LEOTSAKOS George, Spathis Spiridon, Dictionnaire des compositeurs grecs, Athènes, 1985, p. 353.

[11] MONTSENIGOS Spyros, Neoelliniki Moussiki [La Musique Néohellene], Athènes, 1958, p. 252.

[12] Mme Petersen nous confia qu’il y avait encore un enfant après Théodore, Alexandre. Malheureusement, il mourra à Paris suite d’une diphtérie à l’âge de 4 ans.

[13] LAVRANGAS Dionysios (1860-1941), d’origine des îles Ioniennes (né et mort à Céphalonie), fut ses études à Céphalonie et à Naples. Ensuite, il passa 4 ans au Conservatoire de Paris chez Th. Dubois et J.E.F. Massenet. Il rentra à Athènes en 1894 et fut le directeur artistique de l’Association Philharmonique d’Athènes et en 1900, le créateur du « Mélodrame Grec ». Sa première suite est constatée comme la première oeuvre symphonique de l’Ecole Nationale Grecque.

[14] Extrait d’une critique d’E. Vuillermoz à l’Echo de la France, 6/7 mai 1944.

[15] Il faut savoir qu’en Grèce, selon la tradition, seulement les hommes ont le droit de chanter pendant les services religieux.

[16] Voir dans l’Annexe l’introduction de l’édition de la liturgie de Saint Jean Chrysostome, Paris, 1963.

[17] Nous avons des mélodies qui sont chantées exceptionnellement certains jours durant l’année, selon la fête du saint ou de la sainte du jour. Ces chants se trouvent dans les feuilles exceptionnelles.

[18] SPATHIS A. Spiridon, Hymnes pour l’office divin de Saint Jean Chrysostome, Paris, 1963.

[19] Le couverture de la liturgie de Saint Jean Chrysostome se trouve dans l’annexe à la fin de la présentation.

[20] Voir dans l’Annexe pour un exemple.

[21] Voir dans l’Annexe : I ta chérouvim.

[22] Ison est une sorte de pédale vocale et traditionnellement, il est confié à la tonique. Chaque fois donc, que cette dernière change, l’ison change également, en montant ou en descendant respectivement.

[23] MONTSENIGOS Spyros, Neoelliniki Moussiki [La Musique Néohellene], Athènes, 1958, pp. 254-255.

[24] LABELET Napoléon (Corfou 1864 - Londres 1932). Il venait d’une famille des musiciens. Il étudia à Naples et Athènes et ensuite, il s’installa à Londres jusqu’à sa mort. Il composa, entre autres, une liturgie pour quatre voix pour l’église orthodoxe grecque de Londres. 

[25]VASSILIADIS Nicolaos, I Vizantini Ekklissiastiki Moussiki [La Musique Byzantine Ecclésiastique], Athènes, 1940, p. 20.

[26] Psachos Constantinos est né en 1876 à Constantinople. Il étudia la théologie et philosophie et il s’occupa de l’étude de la musique ecclésiastique traditionnelle. Il est mort en 1949. Pour plus de détailles sur sa vie et son oeuvre, voir : DRAGOUMIS Markos, Konstantinos A. Psachos, dans Laographia [Laographie], vol. xxix (1974), pp. 311-322.

[27] ROMANOU Keti, Ellinika Pliktrofora Organa dans Moussikologia, 7-8 / 1990, pp. 28-29.

[28]Ibid, p.27.

[29] Stamatiadis Stamatis est né en 1865 près de Vosporos. Il étudia l’agronomie et la chimie à l’Université de Montpellier. Ensuite, il rentra à Athènes. Plus tard, il fit sa thèse en mathématiques. Il était un très important représentant de la demoticisme. Très tôt il s’occupa passionnément du problème ecclésiastique, autrement dit, l’harmonisation du chant byzantin. Il mourra en 1942.

[30] Giannidis Eliseos, I Vizantini Moussiki ke i Enarmonissi tis [La Musique Byzantine et son Harmonisation], Athènes, 1921, p. 54.

[31]Ibid, p. 62.

[32] GEORGIADIS Triantaphillos, I kath’imas ekklisiastiki moussiki [Notre musique ecclésiastique], dans le journal Moussikos Kosmos [Le Monde Musical], octobre 1929, p. 10.

[33] Ibid, p. 59.

[34] FILOPOULOS Giannis, Elliniki Poliphoniki Ekklisiastiki Moussiki [La Musique Polyphonique Ecclésiastique Grecque], Athènes, Ed. Nepheli, 1990, p. 58.